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" You'll love him till you die "

Mes doigts parcourent sa peau depuis une heure déjà. Ils dessinent les veines de ses bras, les traits de sa musculature, et parcourent ce corps qui me rend folle. Il n'est pas encore réveillé. Il faut en profiter. Ce genre de plaisir interdit m'offre le gout de l'inaccessible. Je profite de ce qui ne m'appartient pas. De ce qui ne m'appartiendra jamais. Savoir qu'il peut ouvrir les yeux à tout moment ajoute une certaine excitation à ces jeux d'ombres et de lumières que je fais naître sur son torse. Les premiers rayons du soleil percent les rideaux de la chambre d'hôtel. Ils se frayent un passage entre les lambeaux de nuit, et viennent éclairer son épaule dénudée. Mon majeur glisse dans le creux de son cou, et continue sa course le long de sa poitrine. Je le laisse s'attarder une seconde sur ses tétons, pas assez pour qu'il se réveille. Juste assez pour que mes doigts tremblent. J'essaye de créer une douceur que je n'ai jamais connue. Son abdomen est comme un fruit défendu, que je lèche et mordille à petit coups retenus. Mes mains sont ma langue. Ils caressent ce que je ne croque pas. Ils effleurent les arômes d'une peau que je ne peux savourer. C'est la seule satisfaction de ces nuits que je passe à me donner. Je risque une respiration dans sa nuque. Son parfum m'envahit, je m'enivre de l'odeur masculine, je laisse ma tête tourner, et ma peau frémir de joie. C'est une délectation qui n'a pas de prix. L'aube naissante a laissé place au jour, la pièce est baignée d'une lumière vive qui bientôt agressera ses yeux. Ils s'ouvriront et ce sera la fin. L'éphémère honorera son nom, et s'en ira en ne me laissant plus que les effluves sucrées de mes souvenirs. Je le vois qui commence à s'agiter, il grogne dans ce qui n'est plus qu'un demi-sommeil. Je profite de ces derniers instants. Je me blottie contre lui et inspire une grande bouffée d'air. Une grande bouffée de Lui. Il se redresse soudainement, m'écarte d'un geste violent qui m'envoie valser à l'autre bout du lit. Il regarde l'heure, crie, peste, laisse échapper un "Et qu'est-ce que je vais dire à ma femme moi, maintenant ?". Je ne le regarde pas. Je sens une pointe de jalousie s'immiscer dans mon cœur et réduire en miette l'euphorie restante. Il enfile son caleçon, puis son jean, et enfin son tee-shirt. Il fouille dans la poche de son manteau, sort deux billets de 20, et les pose sur le chevet. "J'en veux pas." Il se retourne, me regarde comme si il me voyait pour la première fois. "Quoi ?" "J'en veux pas, répétais-je. Tu peux les garder." "Bien-sûr que si tu les veux, sale chienne, sinon tu ne serais pas ici. Sinon, tu ne passerais pas chacune de tes nuits avec un homme différent." Je ne réponds rien. Comment lui expliquer que l'unique plaisir de ces nuits se passait bien après leurs jouissances ? Il attrape son blouson, et claque la porte en grommelant. Et moi, je reste là, seule, sur le lit. Nue. Comme chaque matin.
Mon téléphone sonne.

J'espère que celui-ci met du Gucci.


" Allo ? "

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est vraiment super ce texte - je m'attendais pas à cette chute =) t'écris vraiment bien =)

prêt pour la suite ^_^

Je sais pas où on met nos pseudo donc heu ba c'est Elblondo xD